• Comme je le disais dans la seconde partie de mon témoignage, il ne faut pas se décourager : la vie ne finit pas avec le diagnostique de trouble bipolaire (maniaco-dépression). On peut même dire qu'elle commence... Plusieurs activités qu'on aime nous permettent de mieux contrôler nos symptômes. Je vous encourage fortement à les pratiquer régulièrement, comme je le fais moi-même. Mes "loisirs thérapeuthiques" sont : le théatre et l'improvisation (mémoire, concentration, sociabilisation, démontrer des émotions), le billard et le bridge (concentration, travailler ma logique), le vélo et le volleyball (concentration, relaxation, santé physique). Bien entendu, le tableau serait incomplet sans l'apprentissage de la gestion des finances, la réalisation de projets, ainsi que la gestion des symptômes et du sommeil. Je complète le tout en faisant évaluer mon état psychologique par mon  MD généraliste à chaque année, ce qui me permet de conserver mon permis de conduire et, par conséquent, mon travail.

    Vous vous demandez sans doute quels peuvent être les projets d'une personne vivant avec le trouble bipolaire : miltiples et extravagants, il va sans dire! Maintenant que je suis bien contrôlé, que mon sommeil et ma concentration sont nettement améliorés, ces entreprises sont moins nombreuses, plus réalistes, réalisables et...je suis en mesure de les mettre à exécution. Retourner au travail est d'ailleurs un projet que j'ai concrétisé.

    Ma maladie fait de moi quelqu'un d'actif, de dynamique, qui aime s'investir pour des causes et réaliser des projets. J'ai, par exemple, oeuvré au sein du comité des utilisateurs et utilisatrices du transport en commun pendant quatre ans. Maintenant, je projette de suivre un cours pour améliorer la qualité mon français. Étant bien contrôlé, je n'ai plus de difficulté à me lever le matin, mon niveau d'énergie est moins extravagant lors de mes périodes hautes, moins bas lors des périodes basses et plus stable qu'auparavant de manière générale. J'ai maintenant un travail de 40 hres sem, chose qui aurait été impossible à une certaine époque.  Je travaille dans les pièces d'auto : j'arrive à rester concentré, de manière à ne pas mélanger les pièces lorsque je les place sur les étagères. Maintenant, que je ne suis plus psychotique, je ne me perds plus dans ma propre ville (ouf!) et peux donc faire de la livraison dans le cadre de mon travail. Quant à mon employeur, il connaît ma maladie, parce que je dois parfois m'absenter de mon travail afin d'aller passer des prises de sang pour évaluer mon taux de lithium dans le sang : s'il est insuffisant, il est inefficace, et il devient toxique lorsque trop élevé. J'ai également demandé aux collègues de m'avertir de mes éventuels changements d'humeur, sans leur en expliquer la raison : ils ont promis leur collaboration. Comme vous pouvez le constater, je mets toutes les chances de mon côté.

    Ceci étant dit, j'avoue que je n'ai pas de difficulté à trouver un emploi...en autant que je ne dises pas au futur employeur que j'ai une maladie mentale ; je ne crois pas qu'on m'aurait engagé si on l'avait su au départ.

    J'ai quelques difficultés à faire des mouvements exigeant de la précision ou à maintenir une position statique, en raison des tremblements causés par ma médication. Garder ma concentration demande un grand effort, mais j'y arrive. Ma médication fonctionne si bien que je n'ai pas d'autres problèmes. Heureusement cependant que l'assurance médicament existe!

    Ma vie est donc pratiquement normale. J'ai, d'autres projets, maintenant que j'ai un travail à temps plein : refaire du théatre, de l'impro, avoir un meilleur salaire un jour. Je suis comme vous, quoi!

    Dans un autre ordre d'idée, j'avoue apprécier énormément qu'on ait eu l'idée de créer le blogue. Je peux ainsi  me renseigner sur la santé mentale, me tenir informé de ce qui se passe à Mil-Métiers et des nouveaux ateliers qui y ont vu le jour depuis que j'ai quitté le programme. En effet, j'ai été participant de 2002 à 2004 environ et ça m'a beaucoup aidé.  

    En conclusion, lorsqu'on fait tout en notre pouvoir pour s'en sortir et qu'on se fait aider, on s'en sort! Tout les petits gestes comptent...même faire un témoignage, afin de se libérer de certaines choses malgré l'effort que ça demande!

     

    Témoignage de Boutentrain-songé

    Recueilli et mis en texte par

    SunnySoleil, rédactrice, conceptrice

     

    C'était donc la troisième et dernière partie du témoignage de Boutentrain-songé. Il sera tenu au courant de tous vos commentaires, n'hésitez donc pas à lui en faire!


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  • Deuxième partie du témoignage de Boutentrain-songé

     

    Chose promise, chose dûe ! Je vous parle aujourd'hui, entre autres, de la période de rêve, qui a précédé mon hospitalisation.

     

    J'ai demandé à un ami de me reconduire à l'urgence de l'hôpital de Jonquière, car je trouvais anormal d'être si agité que je n'avais même pas le temps de boire, manger ou dormir (pendant 48hres). De même, il me semblait aberrant de me perdre dans ma propre ville. Quelle n'a pas été ma surprise d'obtenir rapidement mon congé de l'urgence : je n'avais apparemment  rien ! Me sentant très mal malgré tout, je n'ai pas osé utiliser mon auto pendant trois jours. À ma troisième visite à l'urgence (heureusement, j'ai persisté !), on m'a enfin transféré à l'institut psychiatrique Roland Saucier.

     

    Ce qui est enrageant dans cette histoire-là, c'est que j'aurais pu me suicider dans l'entre-temps par manque d'aide...alors que j'avais eu le bon sens d'en demander ! Mon rétablissement a peut-être été plus long, parce que le diagnostique et le traitement ont trop tardé. Un infirmier m'a confirmé qu'il arrivait effectivement que des gens se suicident en raison d'un diagnostique exagérément tardif. Il va sans dire que la qualité de vie de la personne s'en trouve également affectée :  un diagnostique précoce aurait expliqué bien des choses dans ma vie, entre autres pourquoi j'apprenais si facilement à l'école certains jours et pourquoi je me sentais si idiot à d'autres moments. Idiot, je ne l'étais pourtant pas : une maladie rongeait mes facultés... Ce terme, bipolaire, à lui seul expliquait mes malaises intérieurs et de mes idéations suicidaires, même si je n'avais pas vécu de traumatismes expliquant mon état mental. 

     

    A l'époque, je buvais...et beaucoup, à part ça. On appelle cela la comorbidité : c'est présence d'un ou de plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie  (l'alcoolisme et le trouble bipolaire, dans mon cas). J'étais donc alcoolique, ce qui, on me l'a expliqué, nuisait à mon rétablissement. A ma sortie de l'hôpital psychiatrique j'ai, dans un premier temps, fêté mon diagnostique dans les bars. Mais il m'est vite apparu que si je voulais me rétablir, je devrais cesser la boisson, ce que j'ai fait.

     

    Loin de me laisser tomber parce que j'avais cessé de boire, ou en raison de ma maladie, mes chums m'ont soutenu, se sont souciés de m'amener faire des activités etc. Pourtant, à l'époque, je n'étais pas nécessairement de bonne compagnie : une petite marche de 10 minutes m'en prenait plutôt 1h15. D'ailleurs, certaines personnes me disaient que j'écoutais trop ma dépression, ce qui me blessait et me fâchait. Si ces individus avaient adopté l'attitude de mes amis et m'avaient incité à faire de l'exercice, celà aurait été tellement plus constructif ! Ces mêmes personnes avaient aussi tendance à me demander si j'avais pris mes médicaments. Sincèrement, je préfèrerais que tous ceux qui agissent ainsi se mêlent de ce qui les regardent, car je suis assez responsable pour prendre correctement ma médication ; mon rétablissement le prouve... De ce côté-là, j'ai justement une méthode infaillible : toujours prendre la médication à la même heure ; ça aide à garder une humeur stable, tout en empêchant les oublis.

     

    L'ADMD (Association des Maniaco-dépressifs), m'a beaucoup épaulé. D'ailleurs, ils m'ont donné de nombreux trucs, dont celui que je viens de mentionner. Leurs stratégies anti-insomnie sont également devenues miennes : de la musique douce au coucher, une petite marche un minimum de 2hres avant de se mettre au lit, sinon ça excite. Les gens de l'ADMD sont en mesure de me comprendre et de m'aider, ayant sensiblement le même vécu que moi. En ce qui concerne Monsieur Madame Tout le Monde, c'est vraiment autre chose... Beaucoup de gens auraient intérêt à travailler leurs préjugés en se renseignant sur ma maladie.

     

    Beaucoup croient encore que la vie se termine avec le diagnostique de trouble bipolaire. Je dirais plutôt qu'elle commence! Mais ceci, vous sera expliqué dans la troisième partie de mon témoignage.


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  • Canoë Santé est un autre site intéressant consacré à la santé. Il traite de la santé infantile, féminine, masculine, sans oublier celle des aînés.

    Vous désirez vous renseigner sur une maladie en particulier? Rien de plus facile! Vous n'avez qu'à cliquer sur son nom dans la colonne de gauche, sous Canaux Santé.


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  • Doctissimo est un site consacré à la santé. Il n'est pas rébarbatif pour autant.

    Les sujets les plus divers y sont abordés, dont : santé (cholestérol, contraception, cancer, jambes lourdes...), grossesse (vaccins, grossesse mois par mois...), nutrition (diabète, régime...), psychologie (psychotest, dépression...). Bien entendu, la liste est très loin d'être exhaustive! D'excellentes recettes nous sont même offertes!

     


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  • Délicieux, je peux vous le certifier! En tant que photographe et rédactrice, j'ai l'immense privilège de pouvoir goûter aux recettes essayées dans le cadre du cours de cuisine.

    La photo s'en vient!

     

     

    Brushetta 

     

      2 grosses tomates coupées en cubes  1 échalote  1 gousse d'ail  olives noires  câpres  2 cuillères à table d'huile d'olive<?xml:namespace prefix = o /><o:p class=""> </o:p>Mélanger tous ces ingrédients, mariner au moins 4 heures.Servir sur des croûtons, ajouter du fromage râpé et gratiner au four.

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